Carrière

07/2021

INTERVIEW MARLENE MIGNON ZOOM SUR LFP EMPLOI COUTURE

LFP Emploi, spécialiste de l’intérim depuis plus de 40 ans notamment dans les univers retail, tertiaire, esthétique et coiffure, a ouvert un département couture en 2016 au sein de son agence de la rue Joubert, avec à sa tête Marlène Mignon. Rencontre avec une recruteuse pas comme les autres, pour qui l’humain est au cœur de tout.

1/ Vous avez rejoint l’équipe LFP emploi en 2016 pour développer le département couture, qu’est-ce qui vous a fait opter pour cette carrière ?

Je suis contente que vous me posiez cette question puisque pour tout vous dire, la couture est une histoire de famille ! Bien que j’ai au départ emprunté le chemin de l’hôtellerie de luxe et de l’évènementiel, ma mère Nadia Mignon ayant réalisé l’intégralité de sa carrière dans le travail temporaire, l’intérim dans le secteur de la couture m’a vite rattrapé.

En 2016, nous avons toutes deux connu de grosses difficultés professionnelles et travailler ensemble nous est apparu comme une évidence.

C’est alors que nous avons rencontré Françoise Abramovici et Leslie Bialek pour qui le développement d’un département couture au sein de l’agence Mode et Beauté prenait tout son sens. Elles nous ont immédiatement accordé leur confiance et donné l’opportunité de nous lancer, ce dont je les remercie encore aujourd’hui.

Désormais, je gère le département de manière autonome, mais Nadia n’est jamais bien loin !

2/ Quels types de professionnels recrutez-vous ?  

Les métiers de la couture sont vastes. Je réponds principalement à des demandes dans le luxe, le PAP ou la Haute-Couture, mais aussi le moyen de gamme.

Certaines maisons privilégient des profils juniors, d’autres au contraire veulent des pointures qui ont déjà l’expérience et le savoir-faire. Je m’adapte avec toujours l’envie de trouver la bonne mission pour la bonne personne.

Quoi qu’il en soit, les métiers qui reviennent souvent sont les développeurs, les techniciens produit, les modélistes tailleur et flou, les patronniers manuels ou CAO, les mécaniciens modèle, les premières mains, les retoucheurs

Il y a des profils plus rares qu’on recherche en permanence comme les mécaniciens modèle tailleur qui requièrent un vrai savoir-faire parfois artisanal ou les coupeurs dont l’activité est particulièrement physique. Malheureusement, nombreux sont les couturiers expérimentés qui partent en retraite et que nous avons du mal à remplacer.

3/ Y a-t-il un profil type pour travailler dans ce secteur d’activité ?

Je dirais que pour réussir dans le monde de la couture, il faut être compétant, passionné et déterminé ! Vous côtoyez des personnalités parfois complexes, les enjeux financiers et les pressions sont énormes, surtout en période de défilés, il faut être solide.

Je reçois beaucoup de CV de jeunes candidats sortant de l’école qui souhaitent débuter leur carrière en tant que styliste ou modéliste. Pourtant, il est important de maîtriser la création d’un modèle dans son ensemble car un bon modéliste doit mettre en forme les volumes en gardant à l’esprit la faisabilité au montage.

4/ Comment se déroule votre processus de recrutement ?

Je recrute principalement par le biais de 3 canaux différents : les annonces que je publie sur des JobBoard spécialisés, via mon propre réseau et son bouche-à-oreille et surtout, sur des réseaux sociaux professionnels. Lorsqu’un CV retient mon attention, je prends rendez-vous avec la personne à l’agence ou en visio depuis la crise du Covid-19.

Et là s’engage alors des discussions passionnantes, parfois étonnantes dans lesquelles nous retrouvons souvent des connaissances communes. C’est important que la personne me parle d’elle, de son parcours, de ses compétences, de ses aspirations, qu’elle me raconte son métier, ses anecdotes.

À mon niveau, je lui parle de l’intérim, de l’agence, de ma façon de travailler et des missions que j’ai à pourvoir. J’essaie d’établir un échange sincère basé sur la transparence et la confiance que j’entretien précieusement au fil du temps.

En parallèle, j’assure toute la partie administrative que nécessite un entretien, à savoir compiler les informations dans un dossier, vérifier les documents d’identités, obtenir le consentement lié à la RGPD, prendre des références et les vérifier s’il le faut.

5/ Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour un bon recruteur ?

Beaucoup de qualités sont nécessaires pour être un bon recruteur…

Pour n’en lister que quelques-unes, je commencerais par l’altruisme. Au risque de déplaire à ma direction, je ne pense pas toujours rentabilité, chiffre d'affaires et bénéfice lorsque que je rencontre quelqu’un. Je conçois les relations comme des partenariats, des opportunités bénéfiques à tout le monde. Je recherche avant tout l’harmonie entre le candidat, ses compétences, ses ambitions et la Maison, sinon cela ne peut pas fonctionner.

Ensuite, l’écoute est nécessaire dans ce métier. Je n’envisage pas un recrutement sans que le candidat en soi au centre et l’écouter attentivement en est la première étape. De ce qu’il me dira, je pourrais alors déterminer si la mission que j’ai à lui proposer lui correspond ou non.

Pour finir, je parlerai d’ouverture d’esprit et de la capacité à prendre quelques risques. Nous sommes les représentants de nos intérimaires, comme ils le sont de notre agence. Se dépasser pour eux, défendre leur candidature, oser là où eux n’oseraient peut-être pas fait aussi partie de notre rôle, ils nous arrivent alors de déceler de vraies pépites et de créer de belles alchimies !

6/ Quelle est votre plus grande fierté ?

Pour être honnête, j’en ai plusieurs ! Déjà d’avoir pris la relève de ma mère et d’en être là où nous en sommes 5 ans après. Je remarque aussi que le bouche-à-oreille et la cooptation fonctionnent plutôt bien pour moi, ce qui laisse penser que les gens apprécient ma façon de travailler et d’appréhender le métier.

Mais ma plus grande fierté est sans doute lorsque vous parvenez à décrocher un essai pour une personne qui manque de référence, mais chez qui vous décelez un vrai potentiel, que l’essai s’avère concluant et qu’une longue mission s'ensuit, voire un CDI. Le sentiment d’avoir accompli un travail bien fait efface alors les petites déceptions que notre métier suscite aussi.

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