
« Made in France » pour la Haute Couture mais « Made in Ailleurs » pour le prêt-à-porter.
Bien sûr, on crée toujours en France mais on n’y fabrique plus vraiment.
Est-ce une fatalité ? Un désamour ? Un renoncement du prêt-à-porter français ? Une disparition des savoir-faire de la filière textile française ? Non, trois fois non.
Ils osent le Made in France (MIF)
Il existe depuis toujours en France d’irréductibles… – mais non, pas d’irréductibles gaulois -, d’irréductibles défenseurs du MIF ! Et heureusement, car il faut bien le dire nos savoir-faire ancestraux étaient (sont encore ?) en perdition et la filière textile française en grand état de faiblesse.

Ainsi, de jeunes entrepreneurs, stylistes et créateurs passionnés ont décidé que le MIF en valait la peine, que le MIF devait reconquérir la France, la mode, le monde. Eux croient en ces savoir-faire français. En ces métiers de doigts d’or faits de technicité, de talent, de passion et d’expérience au long cours. Eux ont jeté sur ces métiers un regard différent, admiratif, à contre-courant. Et dirons-nous… paradoxalement presque avant-gardiste ?
Nos Irréductibles nagent à contrecourant
Alors, ils sont allés rechercher, dénicher, repêcher les seniors détenteurs de ces savoir-faire avant qu’ils ne partent à la retraite, avant que leurs savoir-faire ne tombent aux oubliettes. Ils sont allés à la rencontre des derniers fabricants de l’hexagone et ont relancé l’activité des usines et ateliers nationaux.
On leur a dit et répété que c’était impossible, alors ils l’ont fait. Et comme ils étaient seuls, ils ont joué la provocation pour créer le buzz et faire entendre la voix du MIF. « Vous voulez changer le monde ? Commencez par changer de slip !» lance @Guillaume Gibault à la France d’abord, au monde ensuite. Culotté, non ?

Et comme ils n’ont peur de rien, ils sont prêts à tout. À l’heure où la planète toute entière ne jure que par la délocalisation, eux relocalisent. Ils prônent le local pour« faire bouger les choses sans bouger bien loin. »[1]
Ah, l’arrogance de ces irréductibles ! @Thomas Illiès s’engage à « relocaliser (la fabrication du jean) à moins de 1083 km de chez vous ». Et comble d’impertinence, il en fait une marque : 1083. N’est-ce pas là encore culotté ? Et, décider de reconstruire une filière textile française complète, de la filature du coton jusqu’à la confection. Toujours plus culotté, non ?
Culotté tout cela ? Franchement oui car depuis les années 70, la France délocalise à tout crin fermant usines et ateliers textiles les uns après les autres. Licenciant par charrettes entières ses salariés, ses talents. Abandonnant au fur et à mesure ses savoir-faire, sans état d’âme, au nom de la mondialisation.
Osez le MIF dès les débuts de la délocalisation.
Pourtant, cette audace pro-MIF n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs décennies d’irréductibles défenseurs du MIF moins bruyants, moins provocateurs mais tout aussi engagés luttent pour sauvegarder le patrimoine industriel textile national et maintenir les emplois en même temps que les savoir-faire.

Ainsi, avant le slip et le jean, c’était la chaussette française. En 1994, en pleine délocalisation, contre tous les avis, @Jacques Marie cet incurable défenseur du Made in France rachète l’Usine vosgienne de DIM, modernise les ateliers, relance l’activité. Osé, non ? Il sauve l’entreprise de la disparition, maintient les emplois et conserve les savoir-faire. Pari fou. Pari osé. Mais paru tenu et gagné.
Notre irréductible a osé, ça a marché et ça marche toujours aujourd’hui. Et il n’était déjà pas le seul irréductible à l’époque.
Stop à la fast fashion : aujourd’hui une tendance, demain … ?
Aujourd’hui, à l’heure où la planète s’affole sous les coups de butoir d’une consommation emballée, carbonée, les consommateurs semblent se réveiller d’un « vite fait, pas cher » destructeur. À l’ère de l’ultra fast fashion, de plus en plus d’entre eux donnent raison à nos audacieux défenseurs du MIF. Peu à peu, le MIF regagne ses lettres de noblesse et l’industrie textile française renaît doucement.

Mais la partie n’est pas encore gagnée car les métiers du textile sont en tension. Et oui quand les ateliers s’arrêtent, que les emplois disparaissent, les écoles ferment à leur tour. Plus d’emplois plus d’apprenants : la spirale infernale de la perte des savoir-faire. Dès lors, difficile de trouver des professionnels.
Partenaires fidèles, les agences d’emplois spécialisées dans la mode, la couture et la haute couture s’engagent aux côtés des marques pour les aider à trouver et recruter ces professionnels du secteur si recherchés.
Pendant ce temps, la filière s’organise : les marques ouvrent ou ont ouvert leurs propres centres pour former de nouveaux doigts d’or et assurer la relève. Là encore, les agences les accompagnent servant de relais pour faire rayonner les talents, les métiers, le secteur tout entier.
Car au-delà de cette sauvegarde des savoir-faire de la mode et de la filière de l’industrie textile, il y a des expériences et des expertises. Des hommes et des femmes. Des valeurs, du sens et de l’épanouissement personnel. Il y a de l’engagement.

Alors oui, ainsi que l’ont si bien croqué Goscinny et Uderzo : la France est un territoire d’irréductibles prêts à tout. Et surtout au meilleur pour sauvegarder le Made in France, ses savoir-faire, ses métiers et ses emplois. Retrouvez aussi notre article sur Mode, couture et numérique : 2020-2030, la décennie de tous les défis. Notre irréductible Marlène Mignon, spécialiste du recrutement pour le secteur Mode-Couture et Haute-couture répond à toutes vos questions pour vous accompagner dans vos démarches de recruteur ou de recruté au 01 55 31 91 87 ou par courriel à M.mignon@lfpinterim.com.
[1] Le slip Français, Guillaume Gibault, Président et fondateur